De manière surprenante, il s'avère qu'avant 1915, le cinéma italien a occupé une place dominante dans l'industrie cinématographique mondiale, particulièrement entre 1910 et 1914.
De manière surprenante, bien que nous connaissions surtout le cinéma français, grâce à l'inventeur de cette technique, Louis Lumière, mais aussi à Mélies et à l'initiateur de l'industrie cinématographique Charles Pathé ou encore le septième art britannique ou l'américain ; il s'avère qu'avant 1915, le cinéma italien occupait une place dominante dans l'industrie cinématographique mondiale, particulièrement entre 1910 et 1914.
L'âge d'or du cinéma muet italien se caractérise par plusieurs éléments convergents :
• Les films à grand spectacle : L'Italie se spécialise dans les superproductions historiques et bibliques qui impressionnent par leur ampleur. Des œuvres comme Quo Vadis ? (1913) et surtout Cabiria (1914) de Giovanni Pastrone établissent de nouveaux standards en matière de production, avec des décors monumentaux, des milliers de figurants et des innovations techniques remarquables.
• L'innovation technique : Les cinéastes italiens développent des techniques novatrices, comme le travelling, les mouvements de caméra complexes et les effets spéciaux. Cabiria introduit notamment le célèbre « carrello » (travelling avant/arrière) qui influence profondément le langage cinématographique.
• Le rayonnement international : Les films italiens sont exportés massivement en Europe et en Amérique. Les sociétés de production comme Cines, Itala Film et Ambrosio Films rivalisent avec les studios français et américains. Les stars italiennes comme Francesca Bertini et Lyda Borelli, deviennent des célébrités internationales.
• Les genres privilégiés : Au-delà des péplums historiques, l'Italie excelle dans le mélodrame passionné et le film d'aventure. Cette période constitue véritablement l'âge d'or du cinéma italien muet, avant que la Première Guerre mondiale ne bouleverse cette hégémonie au profit d'Hollywood.
Claude VIVIANI est le président de l'ACORFI, passionné par la culture italienne. Il a déjà proposé, depuis 2002 de très nombreuses conférences à l'ACORFI.