Dialogue croisé entre l'historienne Annette Becker et le président des Amis de Roger Toulouse, Abel Moittié, sur le parcours de cet artiste persécuté
En regard du tableau de Roger Toulouse, Portrait de Max Jacob ou le Poète à l'orchidée, prêté par le Musée des Beaux-Arts de Quimper au CERCIL, le Musée Mémorial propose un dialogue autour de la figure de cet artiste persécuté.
Le dialogue croisé entre l’historienne Annette Becker (autrice notamment des Juifs trahis par leur France 1939-1944¸ Gallimard, 2024, où elle évoque souvent Max Jacob) et le président des Amis de Roger Toulouse, Abel Moittié, permettra de suivre le parcours du poète pendant la guerre, victime des persécutions jusqu’à sa mort à Drancy ; de cerner la relation d’amitié entretenue avec Roger et Marguerite Toulouse, entre 1937 et 1944, illustrée par la création de ce tableau.
Max Jacob, poète et peintre né en 1876 dans une famille juive, se convertit en 1909, demande le baptême en 1915 (Picasso est son parrain) et se retire à Saint-Benoît-sur-Loire en 1921, pour vivre dans le monastère.
Six ans plus tard, il regagne Paris, capitale d’une vie littéraire et centre des batailles artistiques. Il a déjà publié Le Cornet à dés, Le Laboratoire central, La Couronne de Voltaire ou encore Visions infernales. En 1936, il revient dans le Loiret.
En octobre 1940, il est enregistré comme juif. L’instauration des mesures anti-juives de Vichy le préoccupent. En janvier 1942, plusieurs arrestations touchant sa famille – de nombreux membres sont déportés à Auschwitz-Birkenau – et des amis proches l’inquiètent. Se sentant menacé, il prend peur et vient trouver refuge chez des amis sûrs, les Texier, beaux-parents de Roger Toulouse qui peint alors son portrait intitulé Le poète à l’orchidée.
Le 24 février 1944, Max Jacob est arrêté et conduit à la prison d’Orléans. Transféré le 28 février au camp de Drancy, il y meurt le 5 mars d’une pneumonie. Son corps est ré-inhumé le 5 mars 1949 à Saint-Benoît-sur-Loire.